Manifeste des sensibles 1.0
Ce groupuscule d’artistes à échelle variable a constaté la mort par pourriture et dégénérescence de l’art contemporain et revendique un nouveau mouvement appelé Les sensibles. Le socle commun qui les unit au-delà de leur singularité individuelle est leur sensibilité, qui envahit tous les moyens d’expressions utilisés : peinture, sculpture, gravure, littérature, actions, multimédia, éditions, vidéos, réseaux etc.
Les sensibles possèdent une vision du monde extra-lucide et tentent de la traduire par leur moyen d’expression avec la plus grande authenticité et vérité ; ils s’astreignent à une recherche et une rigueur qui déterminent leur mode de vie.
Les sensibles savent que le premier instrument de l’artiste est l’artiste – son corps, son âme, son cœur – et que la recherche universelle de l’art est d’accorder la forme avec le fond. Aussi, ils privilégient leur intégrité à tous les niveaux afin qu’elle irradie leur œuvre : la fin ne justifie donc pas les moyens. Ils se refusent à se servir de la tête d’autrui comme marche-pied. Ils rejettent le cynisme caractéristique de feu-l’art contemporain et préfèrent l’humour et la provocation vivantes.
Les sensibles s’insurgent contre les conventions patriarcales établies, en particulier la psychiatrie traditionnelle (camisole médicamenteuse, internements) et croient en la créativité pour la libération individuelle.
L’art contemporain est mort, vive Les sensibles !
A Nice, le 28 janvier 2011
Eve Carton, Franck Saïssi, Sophie Taam