Anaïs Nin : genèse et jeunesse, Sophie Taam
Critique par la BMVR de Nice : Anaïs Nin serait-elle passée de mode ? La jeune génération semblerait ne pas la connaître, ou tout juste a-t-elle vaguement entendu parler de sa réputation scandaleuse.
En ces temps où planent tant de menaces sur la liberté féminine, il serait bon de redécouvrir cette écrivaine qui fut, oh combien ! femme jusqu’à la pointe de son stylo.
Sophie Taam, en quelques 150 pages, nous livre quelques précieuses clefs afin de comprendre cette personnalité si complexe.
Anaïs Nin a vécu constamment sous le signe de l’écartèlement : entre ses parents, entre les pays, France, Cuba, Etats-Unis principalement, entre les langues, entre les hommes : amants et maris.
Et c’est l’écriture, en particulier celle de son journal commencé en français à l’âge de onze ans et qu’elle tiendra fidèlement jusqu’à sa mort à 74 ans, qui lui permit de concilier tous ces contraires, de dépasser ses névroses et aussi d’atteindre très tardivement la célébrité à plus de soixante ans.
Cette biographie, tout à la fois solide et synthétique, est très agréable à lire. Dès la première page, le lecteur est embarqué dans une aventure plus que mouvementée, celle de la vie tumultueuse d’une femme qui ne recula devant aucun interdit, inceste ou bigamie.
Bref, un livre qui donne furieusement envie de se plonger dans le journal d’Anaïs Nin !
Critique par les bibliothécaires de la médiathèque municipale de Nice